Passage
(1-All over (très rapide)
2-Hard edge (rapide)
3-Color field (lent, puis sans tempo)
Le passage est d’un point de vue formel, un lieu transitoire ou un extrait de quelque chose de plus vaste. On s’en sert pour aller vers quelque chose de plus important, on ne s’y arrête pas vraiment, sauf peut-être pour faire un rappel, pour amener vers quelque chose de plus élaboré, de plus signifiant.
L’histoire de la modernité, et les étapes plastiques, historiques et picturales qui on jalonné les démarches d’abstraction au XXe siècle, ont toujours été très significatives pour moi. Cependant, le résultat de surface (le tableau, l’objet) a toujours été d’importance plus relative. À mon avis c’est « l’éthique processuelle » que l’objet rappelle par sa matérialité qui m’importe vraiment.
Quand j’y pense, c’est de cette façon que je trace clairement la ligne entre modernité et postmodernité, mais aussi entre ceux et celles que je considère et les simples professionnels(es). Je suis absolument incapable d’apprécier le travail d’un(e) artiste, si je n’ai pas l’intime conviction qu’il-elle s’est soumis(e)à cette éthique: qu’il-elle s’est imposé(e) l’effort d’emprunter ces passages…
Les choix qui sont faits ensuite les regardent absolument et je considère que tous les mélanges sont alors permis et appréciables. Au risque d’exprimer une certaine forme « d’intolérance » je n’ai pas beaucoup de considération pour les « sauteurs » d’obstacles conceptuels et les opérateurs d’attentes formatées.
Passage est une pièce athématique, et même la mélodie ne s’y invite qu’au second degré. C’est une étude de texture basée sur les contrastes et portant la signature de trois grands courant techniques qui ont supporté l’éthique rigoureuse de l’abstraction.