Lux Operon
(Dans l’obscurité des abysses marins, les créatures bioluminescentes scintillent pour attirer leurs proies, éclairent pour se guider, ajustent leur propre luminosité pour se camoufler dans le paysage, ou créent de prodigieuses symphonies de couleurs pour attirer leurs congénères. Tout cela est rendu possible grâce à des réactions chimiques, et notamment grâce à de subtiles combinaisons de gènes dans la partie de l’ADN qui produit les protéines luminescentes.
Je me suis inspirée de cette idée de combinatoire pour écrire la pièce Lux Operon sous la forme d’un jeu qui permet aux musiciens de créer leurs propres enchaînements de couleurs lumineuses, à une échelle microscopique comme macroscopique. Ainsi, la pièce est un environnement « ouvert » à l’intérieur duquel les musiciens jouent pour gagner l’opportunité de réaliser leurs mélodies colorées personnalisées, ou pour décider du déroulement de l’œuvre selon un choix de quatre « partitions de couleur ».
Cette pièce est aussi une recherche sur la manière d’articuler un langage sonore et un langage lumineux en un tout cohérent. Composer avec un système lumineux m’a permis de créer une variété d’interactions où le son réagit à la lumière et inversement, où son et lumière évoluent en contrepoint, et où le jeu des musiciens sur leur instrument « luminescent » crée des reflets portant en eux leurs propres motifs.
Remerciements au Centre for Interdisciplinary Research in Music Media and Technology, au saxophoniste Alfredo Mendoza du projet « Aurealis », et au photographe André Parmentier, pour l’inspiration et pour l’appui logistique et humain dans la réalisation de ce projet.