Giuoco Piano

(
2006
)
Compositeur: Farangis Nurulla-Khoja
pour quatuor de saxophones

Giuco Piano fait référence à une ouverture aux échecs que l'on nomme en français «partie italienne», mais dont la traduction littérale serait «la partie tranquille». Le titre s'inspire de la notion que la musique sert à contrebalancer une lacune dans le monde, en vertu de laquelle le son n'aurait ni forme, ni structure, ni présence. Le son à ce stade ressemble au début d'une partie d'échecs : tout est potentialité, rien n'a encore de substance. Mais tout comme dans la partie italienne elle-même, la plus ancienne ouverture documentée (1.e4, e5 2.Cf3, Cc6 3.Fc4, Fc5), la balance des forces en conflit ne peut être évaluée qu'en considérant l'ensemble des facteurs en présence. La grande leçon des échecs serait donc qu'une pièce, au moment où elle arrive sur une case, en laisse forcément une autre vide derrière elle. Et si le son remplit un vide, que peut-il bien avoir laissé derrière lui?

Commande de Quasar, Giuoco Piano, a été composée avec le soutien du Conseil des arts du Canada.