Miroir des vents
(Miroir des vents a été commandé par Quasar avec le soutien du Conseil des arts du Canada. Cette pièce a été créée le 25 janvier 2002, au Studio du Musée Juste pour rire, à Montréal, dans le cadre du concert L'infini présent.
Cette pièce s’inscrit dans mes réflexions musicales entreprises lors de l’écriture du ballet Wind, en 1996.
Miroirs des vents se construit à partir d’un mouvement global créé par diverses lignes mélodiques qui réfère à la trajectoire persistante d’un feu lumineux se déplacant rapidement dans un espace noir. Le mouvement de ce trait fin, brillant et continue se mouvant dans l’obscurité, devient le fil directeur sur lequel les lignes mélodiques produisent un effet de transe de par la rapidité constante de leurs mouvements successifs. Contrairement à ce que l’on pourrait initialement croire, ce rapide discours musical vise à créer un concept de stabilité. Un climat toutefois fort différent, au niveau de la perception psychologique, de celui qui serait développé à partir de sons longs.
La densité du discours est un aspect important dans cet œuvre : la ressemblance de certaines lignes et la charge persistante du discours engendrent une sensation de profondeur sonore, laissant libre cours à l’auditeur d’errer au niveau de son choix. Il ne faut pas chercher à tout suivre et à tout entendre, mais il faut plutôt se laisser entraîner par une des épaisseurs proposées jusqu’à ce qu’un climat de distorsion s’installe et ramène l’attention en un point commun. Avec Miroirs des vents, il faut voir une sorte de musique kaléidoscopique... un genre de maison aux miroirs où tous les éléments sont réflétés d’une manière déformée, dû aux multiples torsions réalisées par divers jeux de miroirs.
Luc Marcel